23/08/2010

Le Tunisien: avec trop de pub, ils nous prennent pour des … ?


Si le XXe siècle mérite une mention spéciale, c’est bien dans le domaine de la fabrication d’images destinées à orienter les croyances et les comportements, notamment politiques. La publicité, aujourd’hui, est le laboratoire de ces recherches. Leur moteur est toujours le désir de faire partie d’un groupe. Certaines fois, la publicité joue directement sur ce désir. D’autres fois, au contraire, elle dérange et malmène ses spectateurs qui pour vaincre ce dérangement, n’ont que deux solutions : soit parler de cette publicité et augmenter alors son impact, soit acheter le produit, façon de se rassurer sur le caractère de leur émotion et de se rattacher au groupe de tous ceux qui consomment le même produit après avoir éprouvé le même malaise.
Plus le spectateur d’une image est malmené par elle, plus il est tenté d’emprunter le chemin qui est indiqué dans cette image pour résoudre son malaise. La publicité nous permet ainsi de comprendre ce qu’est une image violente : c’est une image qui ne nous pousse pas à penser, mais à agir, et cette définition concerne les images verbales, parlées ou écrites, autant que les images visuelles. Pour lutter contre cet effet des images, il nous faut d’abord réaliser que ce n’est pas notre conviction intellectuelle, mais notre adhésion émotive et corporelle aux images qui est le vrai danger.1

Quand a l'industrie de la publicité, A-t-on pris assez conscience du rôle paradoxal que l’on fait jouer à l’opinion, Objet d’un immémorial mépris, avec les mêmes certitudes qu’un Machiavel convaincu de l’éternelle bêtise du peuple et de la nécessité de le manipuler, voir même faire de nous des produits de l’« industrie du mensonge ».
Cette vidéo, résume un peu, les secrets de cette industrie dans le monde. (Cas de la France), pour enfin voir un peu en chiffres la pub en Tunisie au mois de ramadan.




La pub, ils nous prennent pour des cons !!? from zutshu l'indep on Vimeo.



Le mois du Ramadan en Tunisie n’est plus uniquement celui de l’excès en matière de consommation. A l’image de sa table de rupture du jeûne  (Iftar), le Tunisien consomme aussi énormément de publicité. Gardant encore les vieux réflexes d’une économie peu encline à la communication et à la publicité, annonceurs et agences de communication concentrent toutes leurs actions de publicité sur le mois du Ramadan et contribuent ainsi à la surconsommation au cours de «ce mois saint ».
En 4 journées de jeûne, le téléspectateur tunisien aura été obligé de regarder  1698 spots publicitaires  et d’attendre ainsi   45865 secondes durant,  la reprise du spectacle, du feuilleton ou du film que les 3 chaînes essentielles, TV7, Hannibal TV et Nessma TV, lui offrent en appât. Le volume, en secondes, de la publicité servie aux spectateurs tunisiens est même allé crescendo de jour en jour, passant de 322 spots (9340 secondes) au cours du premier jour du Ramadan, à 493 spots (12775 secondes) pour le 4ème jour.
Nouveau venu sur la place des TV tunisiennes, Nessma des  frères Karoui et Tarak Ben Ammar aura quand même réussi à glaner 500 spots de Pub en 4 jours, juste derrière TV7 (562 spots) et Hannibal d’El Arbi Nassra (575 spots), selon les chiffres de Sigma.

Après le mixage de ces informations; le pouvoir de l'image, l'intensité voir même le matraquage qu'on est entrain de subir, avec le postulat déjà citée qu'ils sont convaincu de l’éternelle bêtise du peuple. Sont-ils entrain de nous transformer en chiens de Pavlov, ou tout simplement entrain de nous prendre pour des "con". Mais je ne cesse jamais de le dire, on n'est pas comme ça. A7na manèch hakka.



1: Serge Tisseron; Psychiatre et psychanalyste, enseignant en psychopathologie à l’Université de Paris VII (Censier), chargé d’une recherche sur " les effets des images chez les enfants et les adolescents " par le Ministère de la Culture, la Direction de l’action sanitaire et sociale, le CSA, et le CNC.

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